“Les gens écoutent ma musique en toile de fond, c’est décevant, mais je mérite cette déception”
1978. TONY WILSON, JEUNE PRÉSENTATEUR TÉLÉ, se lance à corps perdu dans la musique. Pour quelle raison? Lui qui se prend pour le Andy Warhol de Manchester, a découvert son Velvet Underground, dégotté un génie. Il doit absolument le faire connaître, il monte un label, sort un disque, “A Factory Sample”. Dessus: deux morceaux de Joy Division. Ok. On comprend. Sauf qu’à l’époque, Wilson s’en tape, du groupe de Ian Curtis. Non, son incroyable trouvaille, sa merveille absolue, l’artiste qui l’a déterminé à plonger dans le business musical, c’est celui qui signe, sur cette compilation, du nom de The Durutti Column: Vini Reilly. Wilson n’a que ce mot pour le qualifier: L’animateur de vingt-sept ans, pour révéler au monde ce divin musicien, fait passer sa carrière de journaliste au second plan, créant “The Movement Of 24th January” — puisqu’officiellement, le 24 janvier 1978, il manage The Durutti Column, accord scellé par une poignée de mains. Wilson trouve un local de répétition (une cabane de scouts, louée grâce à la revente des disques qu’il reçoit à la télé), lui offre un manuel de combat (“Leaving The 20th Century”, recueil d’écrits situationnistes), organise des concerts (au Russell Club) et crée donc un label (Factory) pour