A Périgueux, dans la France de #MeToo
Le Canard masqué, vedette du street art de Périgueux, n’en revient toujours pas. Voilà quelques mois que lui, personnage un brin désinvolte, un chouïa grossier, imaginé par des artistes locaux pour amuser les passants, doit partager les vitrines abandonnées et les murs aveugles du centre-ville avec de drôles de messages. De grandes feuilles blanches qui proclament en lettres majuscules « On ne tue pas par amour » ou « 3 femmes tuées depuis le 1er janvier, nous ne les oublions pas ». Les Périgourdins y jettent un oeil distrait ou indifférent, certains s’arrêtent et s’interrogent sur le sens du mot patriarcat qui figure sur l’une des affiches, tous ont pris l’habitude des opérations nocturnes des « colleuses ». Signe que la vague #MeToo, née au milieu des années 2010, n’est pas resté cantonnée aux grandes agglomérations et qu’elle se déploie dans des villes comme Périgueux, préfecture de la Dordogne, 30 000 habitants.
Quelques indices en témoignent. La vitalité des groupes militants, d’abord. L’association Femmes solidaires, née du Conseil national de la résistance, septuagénaire, laïque et non mixte, compte aujourd’hui 140 adhérentes, contre à peine une dizaine il y a dix ans. Et leurs dernières manifestations font carton plein, comme leurs « journées du matrimoine », qui ont attiré 500 personnes
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