l’on peut parfois se demander à quoi sert la littérature, on aura ici la certitude qu’elle peut et doit se faire l’écho de toutes les histoires humaines, de toutes les violences et des exils qui en découlent. Ainsi dans le premier roman de J.J. Bola, auteur et poète anglais né au Congo, on suit le quotidien du petit Jean. Ses parents ont dû fuirarrivé aux commandes par le coup d’État de 1965. Dans le modeste appartement de Highbury, dans le nord de Londres, on tente d’oublier, de s’intégrer. On y parle l’anglais, le lingala, et parfois aussi le français. Jean partage sa chambre avec Tonton, un mystérieux compatriote, dandy et alcoolique, qui cache un horrible secret. Jean n’est pas très assidu à l’école, provoquant la colère de son père qui a sacrifié une carrière au pays pour mettre sa famille à l’abri. À la violence de la tyrannie répond celle des pères, même lorsqu’ils sont aimants. La famille, unie malgré tout, se retrouve le dimanche à l’église congolaise où la prière pour le permis de séjour est fervente !
