Omicron : la France à l’ombre du chaos
es yeux rouges de fatigue, il passe prestement une main dans ses cheveux en bataille. « J’ai fait 400 tests antigéniques le weekend dernier, et maintenant je dois gérer la colère des clients qui ne trouvent plus de masques FFP2. Or, depuis lundi, la moitié de l’équipe est malade du Covid », souffle ce pharmacien installé non loin de la tour Eiffel. On l’attendait, elle est là. En quelques jours, le nombre de cas positifs a explosé, et le pic devrait être atteint dans la seconde moitié du mois de janvier. Une vague Omicron qui déferle dans les laboratoires, les hôpitaux, les commerces, les usines… Certes, l’assouplissement du protocole sanitaire devrait permettre d’éviter un blocage de l’activité économique. Mais la désorganisation menace. Dans les secteurs essentiels, comme l’énergie, les fameux PCA (plans de continuation d’activité), ont tous été activés. Dans les grandes entreprises, les services RH ont ressorti des tiroirs les plans de rotation d’équipes mis au point depuis maintenant deux ans. Les choses se compliquent dans les plus petites structures : « Malgré la polyvalence des équipes, la fatigue est là », s’inquiète Valen tin Gervit, le délégué du Medef dans les DeuxSèvres. Surtout, l’effet Omicron pourrait venir de l’étranger. « La politique très stricte de confinement total de certaines villes en Chine pose un problème avec les soustraitants, par exemple à Xi’an où nous avons un fournisseur important d’usinage de pièces de turbine pour les moteurs », se désole Bruno Durand, le directeur industriel et achats du groupe aéronautique Safran. Plus de 13 % de la production mondiale de semiconducteurs est localisée dans la mégapole. Reste l’impact macroéconomique
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