Noël mortel
Au volant de sa somptueuse voiture,Georges Gaudet se dirigeait vers le village de Trévières.
Il se demandait quel caprice avait poussé son épouse, la riche et célèbre avocate Françoise Faugier, à louer un chalet dans ce village perdu au cœur des montagnes suisses pour y fêter Noël. Toujours accaparée par son métier, Françoise ne consentait à quitter Paris que pour de brèves escapades, et seulement dans des stations mondaines où elle était certaine de retrouver ses plus riches clients, voire de se créer de nouvelles relations.
L’hiver, elle skiait à Gstaad et l’été elle consentait à passer quelques week-ends dans sa villa anglo-normande sur les hauteurs de Deauville. Mais avant-hier, elle avait téléphoné à Georges pour lui annoncer qu’elle avait découvert un magnifique chalet à Trévières :
– Je tiens à ce que tu viennes m’y rejoindre pour que nous passions ensemble le réveillon de Noël. Seuls, pour une fois. Ce qui nous permettra de discuter…
Françoise n’était absolument pas romantique. Ainsi Georges n’avait-il pas supposé un instant qu’elle veuille réveillonner seule avec lui pour le plaisir de partager un réveillon de Noël intime et chaleureux. Non. Il se doutait qu’elle avait une décision à lui annoncer, et craignait seulement qu’elle n’ait choisi de divorcer. Mais si c’était le cas, se répétait-il encore une fois, elle aurait tout aussi bien pu m’en parler à Paris ou à Deauville. Donc, ce qu’elle a à me dire risque d’être plus grave.
Son inquiétude augmentait au fur et à mesure qu’il se rapprochait de Trévières.
A vrai dire, il n’avait jamais été vraiment amoureux de Françoise. Aussi aurait-il pu facilement accepter le divorce, mais il aurait préféré avoir le temps de s’y préparer pour se trouver une autre compagne, évidemment fortunée.
Il n’eut guère de difficulté à repérer le chalet que Françoise avait loué : c’était le plus spacieux du village.
Il y a au moins six chambres ! siffla-t-il devant le chalet.
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