“Comme plein de gamins à la cambrousse”
CANNIBALE, HYDRE À CINQ TÊTES, EST UNE BÉNÉDICTION EN CETTE ÉPOQUE SCLEROSEE, UNIQUEMENT DRIVÉE PAR LA TROUILLE. Il y a le monde entier et ses univers parallèles dans son nouvel album à la générosité instinctive, aux progressions à la machette magique. Cannibale est un gang foutraque, inclassable. Rock&Folk a rencontré un jour de grisaille, à Montreuil, Nico, chant et textes et Manu, compositeur en chef (d’orchestre).
Anthropophagie mélomane
C’est toujours délicieux de pouvoir commencer Nico remonte le temps: (rires) Le nom Cannibale arrive en 2016, après quasiment une année de prise de tête. La signature chez Born Bad suit de près. Très tôt, bien avant d’assumer leur anthropophagie mélomane, les potes ont déjà envie de mélanger. De ne pas se limiter à un seul style. Ils ont grandi à une époque où existait la fusion, mélange de rock et de hip-hop, de funk et de punk, si l’on devait tenter de résumer la chose. Faith No More, RATM, RHCP, Fishbone, Beastie Boys… La musique de Cannibale en 2021 ne dit pas le contraire. Elle est libre, imprévisible, paradoxale, envoûtante, un vrai casse-tête pour un vendeur dépressif et compartimenté de la Fnac. Si l’entité normande ne dévore pas la chair de ses fans, elle grignote les certitudes avec une gourmandise admirable.