Angèle, balance ton spleen
elle s’accroche fermement à la barre de sécurité dans le creux d’une montagne russe. À une vitesse ahurissante, Angèle s’est érigée en coqueluche de la nous fait le coup du retour aux sources en nous rappelant son année de naissance, 1995, autant que son attachement au « parler » belge. Une fois évacué le premier titre, déclaration d’amour à sa ville on retrouve son phrasé signature: haché, sautillant, aux fins de phrase traînantes. Tout n’est pas renversant sur ce disque, la faute à une production un peu lisse aux couleurs pop, r’n’b, eurodance. Mais le travail de la voix, lui, est bien moins monotone, avec ses découpages des syllabes si personnels et si rythmiques. Parmi les titres les plus mystérieux, il y a en duo avec le rappeur Damso, et comme des portions de grand huit dans un tunnel hanté. Car l’esprit d’Angèle est aussi peuplé de cauchemars, d’angoisses, de ruptures. Elle écrit même, dans sur les violences conjugales. La chanteuse démêle ici ses humeurs les plus sombres mais tente de se (nous) remonter le moral, comme sur Dans elle confesse d’ailleurs qu’elle ne peut s’empêcher d’exposer sa vie privée, et cela donne une chanson tremblotante. Par ses paroles, cette Angèle-là tranche avec l’image cartoonesque qu’elle peut parfois renvoyer et nous touche par sa sincérité.
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