“Pour beaucoup, il est temps de renouer avec la dimension sociale du vêtement, qui consiste aussi à se faire remarquer. Et en ce sens, la mode est un formidable instrument de reconquête.”
Nathalie Rozborski, directrice générale déléguée du bureau de style Nelly Rodi
lançait Jodie Foster, invitée d’honneur du 74 Festival de Cannes, lors de la cérémonie d’ouverture, en juillet dernier. Tonnerre d’applaudissements, sourires béats, larmes contenues, la réponse ne fait pas l’ombre d’un doute. Et c’est vrai que cette première montée des marches, après un an de pandémie, avait des airs de catharsis fashion avec ses ruissellements d’or et d’argent (Lou Doillon, Marion Cotillard), de sequins (Soko), ses couleurs flashy, à l’image du costume rose fluo avec lunettes assorties de Spike Lee, 64 ans, président du jury. Il est vrai qu’après des mois de confinements, la question restait en suspens. À quoi allait ressembler notre moianalyse Nathalie Rozborski, directrice générale déléguée du bureau de style Nelly Rodi. Ce sont eux qui se sont lancés dans le dès l’ouverture des boutiques. Un anglicisme pour désigner une nouvelle manière de consommer, à savoir l’envie de se faire encore plus plaisir à cause de la frustration générée par la pandémie. Les chiffres sont éloquents : d’après une étude de l’Insee, les ventes de textile-habillement du seul mois de mai ont bondi en France de 149,2 % (elles avaient atteint 256 % lors du premier confinement !). explique Roni Raving, DJ parisienne de techno (DJ Roni) et fondatrice du label Nehza Records. , conclut cette fan de mode qui ne jure désormais que par la couleur. Pour beaucoup donc, le retour à la vie sociale a décuplé les envies de s’habiller, de briller avec encore plus d’intensité. Un phénomène récurrent dans l’histoire de la mode. Les robes à danser des années folles entièrement emperlées, le New look de Christian Dior et ses métrages fleuves de tissu (jugés scandaleux à l’époque) voulaient tourner le dos avec panache aux longues privations de la guerre.