The Good Life

Au boulot !

LA DURABILITÉ, C’EST CE QUI DÉFINIT LA VESTE OU LE PANTALON DE TRAVAIL

Au moment où le télétravail devient la norme, les cadres lâchent le costume pour enfiler un uniforme sans lien avec leur milieu BCBG : la veste d’ajusteur, la combinaison de garagiste, la salopette de charpentier… Le vêtement de travail sort des surplus de l’histoire ouvrière et devient une pièce fashion. Si on l’a déjà beaucoup vu, l’été dernier au masculin, entre autres, chez Zegna et chez Louis Vuitton, au féminin chez Dior, et sia toujours inspiré les créateurs, de Chanel à Jean Paul Gaultier, il ne faut pas s’y tromper, son renouveau est bien plus sociétal que modeux. explique Luca Marchetti, de l’agence The Prospectivists. Le vêtement de travail marque la fin d’une certaine industrialisation de la mode, de la fast fashion. Avec lui, c’est tout un savoir-faire laissé pour compte qui prend sa revanche. Il est apparu dans l’histoire du costume à la fin du XIX siècle. Aux États-Unis, impossible de ne pas citer le jean qui, avant de devenir un basique du vestiaire, a été la culotte des chercheurs d’or et des gardiens de bétail. Ses surpiqûres comme ses rivets n’étaient pas là pour le chic, mais pour la solidité. Timberland a commencé par chausser les bûcherons de l’Oregon et du Montana. Carhartt et Caterpillar habillaient les chantiers de construction bien avant d’être détournés, comme l’a été la chemise de trappeur par le mouvement grunge. En Angleterre, les Dr. Martens sont descendues dans les galeries charbonneuses aux pieds des mineurs et sont passées à la notoriété grâce aux punks. À son tour, le mouvement hipster les a récupérées pour inaugurer une allure cool, outdoor. Elle laisse aujourd’hui la place à une autre authenticité empreinte de durabilité. Et la durabilité, c’est justement ce qui définit une veste ou un pantalon de travail. Preuve en est avec… Kidur. Fondée en 1927 dans les Deux-Sèvres, Kidur produit des vêtements  Dans les années 60, plus de 600 000 pièces sortent de ses ateliers chaque année. Repris en 2018 par Alexandre Clary, le label qui multiplie les collaborations, notamment avec SuperStitch, incarne, comme Le Mont St Michel et Le Minor, la déstandardisation de cette culture textile. Si on connaît les lainages confortables du Mont St Michel, on sait moins que cette entreprise rachetée par Alexandre Milan en 1998, et enrichie du savoir-faire familial des Tricotages de l’Aa, est spécialisée dans la veste de travail depuis 1913.

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