S’il est un livre qui a brillé par son absence dans la moisson mi-audacieuse mi-prévisible des grands prix d’automne, c’est bien celui de Dimitri Bortnikov. Le souffle chaud-froid de cet avait pourtant galvanisé la rédaction de et ce dès ses premières lignes, quand la petite Maria, âmeS’ouvrant sur la naissance sans un cri de la fillette, le roman se referme dans le mutisme statufié de sa mort, alors que le siège de Leningrad, l’un des plus longs de toute l’Histoire moderne, amoncelle derrière lui plus d’un million huit cent mille cadavres affamés et transis. Mais entre ces deux pages de silence, que de bruit ! Que de fracas ! Que de vie ! Le blizzard les drapeaux, les soldats rouges vocifèrent, les ours grognent, les bouleaux craquent, la terre gémit sous les bombes… Et le bouvreuil chante, le bois crépite de plaisir dans la cheminée, les marmots pépient, et rient aux éclats. Car dans ce livre en clair-obscur où la naissance jouxte la mort, l’enfance éclabousse chaque page. Grâce à Maria, d’abord, ce innocent qui jamais ne finira de grandir, puis grâce aux douze orphelins qu’elle prend sous son aile, dans la seconde moitié du livre.
Dimitri Bortnikov Toute l’âme russe
Nov 25, 2021
2 minutes
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