L’AUTOMOBILE, UNE PASSION EN SURSIS ?
À propos de la Citroën DS 19, présentée en 1955 au salon de Paris, Roland Barthes écrivait dans ses Mythologies, avec un brin d’ironie : « Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : […] une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique. » C’était le début d’un âge d’or pour l’automobile, une époque d’insouciance et de créativité où chaque nouveau modèle était accueilli comme un don du ciel. Le rêve devenait accessible. Il y avait le charme des Italiennes, la qualité des Allemandes, l’ingéniosité des Françaises ou l’excentricité des Américaines. Aujourd’hui, DS est une marque du groupe franco-italo-américain Stellantis, qui joue sur l’évocation des modèles d’hier. Son plus grand modèle, la DS 9, est fabriquée en Chine et n’a plus rien à voir avec son aïeule imaginée par le designer Flaminio Bertoni.
La voiture fait moins
