BD
La voiture et la bande dessinée ne sont pas nées en même temps, mais elles ont grandi ensemble. Si le premier véhicule automobile est créé en 1770, par le Français Joseph Cugnot, la bande dessinée voit le jour en 1827, grâce au Suisse Rodolphe Töpffer. Il faut attendre la fin du XIX siècle et le début du suivant pour que ces deux inventions conquièrent un large public. Objet de fantasmes et source d’émotions fortes, la voiture ne pouvait laisser indifférents les créateurs de bande dessinée, prompts à intégrer à leurs histoires tout ce qui peut titiller l’imagination de leurs lecteurs. Voiture et BD présentent un point commun : elles privilégient le mouvement. « Ce XX siècle qui s’approche sera gourmand de deux choses : la vitesse et l’image. En 1880 sont tombées les dernières lois de censure de la presse. Il naît une profusion de journaux illustrés. La route de l’image est libre. Celle de la vitesse aussi. Elles n’ont pas mis longtemps à se rencontrer », résume Josette Sicsic dans Plein gaz, un livre consacré à la place de l’automobile au sein du neuvième art.
Tintin, enfant de l’automobile
Dès 1898, Christophe dessine une voiture dans Benjamin Rabier pointe les dégâts provoqués dans une cour de ferme par ce genre de machine – conduite, il est vrai, par un animal. De nombreux dessinateurs, aujourd’hui oubliés, l’intègrent à leurs histoires. En France, et Les Américains ne sont pas en reste : ou ( en français) exaltent les joies de l’automobile, sans oublier la Batmobile de Batman. Mais c’est surtout en Belgique que les noces de l’auto et de la bande dessinée donnent naissance à leurs plus beaux enfants. Georges Remi, alias Hergé, fera de la première un élément essentiel des Lequel Tintin doit d’ailleurs sa célèbre silhouette à sa conduite sportive : c’est grâce à un démarrage en trombe, dans que ses cheveux se redressent et forment sa célèbre houppe, lors d’une scène qui marque sa véritable naissance graphique. Tout au long des albums de la saga, il ne cessera de conduire, avec plus ou moins de prudence, les voitures les plus diverses. L’ouvrage recense pas moins de 79 modèles. Chez Hergé, elles ne sont pas un simple élément du décor, mais de véritables actrices du récit. Elles servent à faire avancer l’action, comme dans cette scène du où, heurté par le véhicule du roi de Syldavie, Tintin profite de cet accident sans gravité pour l’avertir du complot qui se trame contre lui.
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