uel est le fil qui relie les paysans au design? Pour les commissaires de la nouvelle exposition du musée des Arts décoratifs de Bordeaux, il n’est pas à chercher du côté de projets menés par comme l’explique Constance Rubini, la co-commissaire de l’événement et directrice de l’institution. La matière, justement, est incarnée par d’immenses jardinières plantées qui accueillent le visiteur dans la cour du musée, puis dans les premières salles, largement végétalisées elles aussi, présentant le travail d’une dizaine de néoagriculteurs adeptes de permaculture. La scénographie est signée du jeune Jean-Baptiste Fastrez (Grand Prix de la Design Parade 2011) et du designer, architecte et scénographe François Bauchet. Tous deux ont mis leur talent au service d’un sujet pointu et néanmoins essentiel. Le design, on le retrouve dans la démarche de L’Atelier paysan, un collectif qui propose, en open source, des plans d’instruments et d’engins dessinés et améliorés par les agriculteurs eux-mêmes. Mais c’est sans doute la dernière installation de l’accrochage qui est la plus convaincante. Celle des étudiants de l’école d’art et de design de Lausanne, l’ÉCAL, parvient en effet, en quelques scènes très parlantes, à illustrer une série de faits méconnus et pourtant particulièrement signifiants: sachez par exemple qu’un quart des fruits consommés en France est exotique, que l’agriculture est le deuxième marché mondial de la robotique de service professionnelle… Ces étudiants ont travaillé sous la houlette d’Erwan Bouroullec, qui a lui aussi apporté sa pierre à l’édifice. Il livre, dans une tapisserie contemporaine, sa vision d’un monde agricole qui lui est devenu étranger… alors qu’il est petit-fils de paysan. Du grain à moudre en rentrant chez soi pour poursuivre la réflexion longtemps après avoir quitté le musée.
Les paysans cultivent l’avenir
Nov 05, 2021
1 minute
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