OBSESSION JOSÉ PHINE
Dès l’annonce de la nouvelle, ils se sont écrits, fous de joie: Joséphine Baker au Panthéon, c’était inespéré ! La meneuse de revue d’origine américaine, qui passa une grande partie de sa vie à Paris puis en Dordogne, allait donc entrer dans la prestigieuse nécropole, après Victor Hugo, Marie Curie ou Jean Moulin. L’Élysée l’a même proclamée « incarnation de l’esprit français » dans son communiqué. « Lorsque nous avons commencé notre collection, nous étions loin d’imaginer une telle reconnaissance », me confient les galeristes Laurent Teboul et Nathalie Elmaleh, toujours émus.
Un collectionneur a retrouvé LA CARTE du cabaret de Joséphine Baker à Pigalle : « Soupe à l’oignon, hamburger et POULET AU COCA-COLA... »
C’était en 1997, la vedette des années folles n’intéressait plus grand monde. Vingt-quatre plus tard, le duo peut se targuer d’avoir rassemblé près de 3500 pièces autour d’elle: des bijoux, des affiches originales, des photos, des dessins, une robe signée Jean Patou ou encore des manuscrits comme celui du discours qu’elle prononça contre la ségrégation raciale le 20 mai 1951 à Harlem, après avoir fendu la foule debout dans une voiture décapotable, à la manière d’un chef d’État.
Quel monde étrange que celui des collectionneurs ! On est obsédé durant des mois par un vêtement, une lettre ; on compulse les biographies ; on se perdun spectacle entièrement composé de danseurs noirs. Un portrait avec la fameuse ceinture de bananes et c’est une autre date qui s’impose : 1926, les Folies Bergère. Leur future idole était alors la coqueluche du Tout-Paris, sur le point d’ouvrir un cabaret à son nom dans le quartier de Pigalle. « C’était d’abord un restaurant », tient à préciser Laurent Teboul, encore étonné de sa découverte. Il a même retrouvé la carte : « Soupe à l’oignon, hamburger et poulet au Coca-Cola... »
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