« Hugo et Angot sont tout aussi francophones que moi »
Son manteau élégamment replié sur le bras, Mohamed Mbougar Sarr saute de train en train, de ville en ville. Remarqué au point de figurer en bonne place sur les listes des grands prix, son quatrième roman, La Plus Secrète Mémoire des hommes, est l’objet de toutes les attentions. On saisit son auteur au vol au retour d’un salon du livre, dans les locaux de son éditeur, Philippe Rey. Tout ce que l’on sent bouillonner dans ses romans, la culture encyclopédique, l’imagination fertile, l’engagement littéraire, humaniste et politique, les interrogations fiévreuses sur le rôle de l’écrivain, semble contenu dans un corps tranquille.
Le jeune homme de 31 ans s’installe devant un café, beau visage placide, longues mains presque statiques. Il se prête au qui ont nourri son imagination. Si, à l’instar du narrateur de , il a fait ses études secondaires au prestigieux Prytanée militaire de Saint-Louis, qui forme ses étudiants à des carrières de hauts gradés, il avoue en souriant avoir été poussé vers la littérature par des professeurs qui Mohamed Mbougar Sarr ne voulait qu’une seule chose : Mais c’est le verbe qui l’a possédé, comme il possède son alter ego littéraire, Diégane Latyr Faye, narrateur principal de .
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