Il avait plus d’une tour dans son sac
«Le véritable intérêt, celui qui vous paraîtra décisif, Monsieur le Ministre, c’est que ce nom de Bonickausen a une consonance allemande qui inspire des doutes sur ma nationalité française, et ce simple doute est En cette année 1879, Gustave Bonickausen, ingénieur et concepteur de génie, écrit lui-même une longue missive au garde des Sceaux. Il souhaite obtenir l’autorisation de porter uniquement le nom Eiffel, qui avait été ajouté par un de ses ancêtres allemands originaire de la région de l’Eifel, près de Cologne, dans le seul souci de posséder un patronyme prononçable par tous. Eh bien, justement, la consonance allemande de son nom porte préjudice à Gustave. En 1875, un dessinateur qu’il a licencié l’a accusé d’être un espion à la solde de Bismarck. En ces temps de conflit ouvert avec l’Allemagne, c’en est trop pour l’entrepreneur, connu pour sa ténacité, qui finira par obtenir le droit de porter uniquement le patronyme Eiffel. C’était dix ans avant de l’apposer à la tour qu’il construira à Paris et qui le fera passer à la postérité.