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Quinze Jours en Égypte
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Livre électronique107 pages1 heure

Quinze Jours en Égypte

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LangueFrançais
Date de sortie27 nov. 2013
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    Quinze Jours en Égypte - Fernand Neuray

    The Project Gutenberg EBook of Quinze Jours en Egypte, by Fernand Neuray

    This eBook is for the use of anyone anywhere at no cost and with almost no restrictions whatsoever. You may copy it, give it away or re-use it under the terms of the Project Gutenberg License included with this eBook or online at www.gutenberg.net

    Title: Quinze Jours en Egypte

    Author: Fernand Neuray

    Release Date: February 1, 2004 [EBook #10906]

    Language: French

    *** START OF THIS PROJECT GUTENBERG EBOOK QUINZE JOURS EN EGYPTE ***

    Produced by Joris Van Dael, Wilelmina Malliere and PG Distributed Proofreaders

    FERNAND NEURAY

    Quinze Jours en Égypte

    Bruxelles

    1908

    «Mon itinéraire est la course d'un homme qui va vers le ciel, la terre et l'eau, et qui revient à ses foyers avec quelques images nouvelles dans la tête et quelques sentiments de plus dans le coeur.»

    CHATEAUBRIAND, Préface de la troisième édition de l'Itinéraire de

    Paris à Jérusalem.

    «L'Égypte m'a paru le plus beau pays de la terre; j'aime jusqu'aux déserts qui le bordent et qui ouvrent à l'imagination le champ de l'immensité.»

    CHATEAUBRIAND, Itinéraire.

    _Au commencement de décembre 1907, les fondateurs de la nouvelle Héliopolis, qui s'élèvera bientôt, à une dizaine de kilomètres de la capitale de l'Égypte, dans un jardin verdoyant créé, comme par un coup de baguette magique, en plein désert, invitèrent quelques journalistes à aller voir leur ville sortir de terre. L'auteur de ce petit livre était de cette caravane. Il a passé quinze jours en Égypte. Ses impressions de voyage, trop rapides, hélas! ont été publiées, en janvier et en février 1908, dans le XXe Siècle. Il se hasarde aujourd'hui à réunir ces articles. Son livre aura certainement un mérite, dans lequel, il est vrai, l'auteur n'est pour rien: on y verra, d'après des photographies prises sur place, quelques-uns des monuments les plus célèbres de l'antiquité égyptienne, dont le grand public ne connaît guère que le nom.

    Ces photographies sont, pour la plupart, l'oeuvre personnelle de M. Jean Capart, conservateur adjoint du Musée du Cinquantenaire de Bruxelles. M. Capart les a rapportées des missions scientifiques qu'il a remplies en Égypte pour le compte du gouvernement belge, avec un éclat qui lui a valu, dans le monde des égyptologues, une enviable renommée. Il a bien voulu mettre ses beaux clichés à notre disposition; M. le docteur Mathien nous en a prêté obligeamment quelques autres. Nous prions ces Messieurs de trouver ici l'expression de notre gratitude._

    DE BRUXELLES AU CAIRE

    Depuis le mois de décembre 1907, la route de Bruxelles au Caire est raccourcie de deux jours. Cinq jours au lieu de sept. On peut même la faire en quatre jours et demi. Mais il faut que les vents et la mer s'y prêtent. Plusieurs de nos confrères n'ont quitté Bruxelles que le vendredi 6 décembre, à midi, pour arriver à Marseille le samedi 7, vers neuf heures du matin, un peu avant le départ de l'Héliopolis. Le 10, à six heures du soir, le navire entrait, prudemment, lentement, dans le port d'Alexandrie, dont l'accès est difficile aux colosses de douze mille tonnes. Les gens pressés ont encore pu gagner le Caire le jour même, vers minuit, soit dix heures en Europe. En tout donc, juste quatre jours et demi. Or il en fallait cinq jusqu'à présent, par les bateaux les plus rapides, pour faire la traversée entre Marseille et Alexandrie! Il n'en faut plus que dix désormais, au maximum, grâce à l'Héliopolis, pour le voyage de Bruxelles au Caire, aller et retour. Dix jours au lieu de quatorze, sur une route aussi fréquentée! Car il y a plus de six cents Belges établis en Égypte, et quatre cent cinquante millions de capitaux belges engagés dans des entreprises égyptiennes.

    L'Héliopolis était le premier des deux steamers qu'une nouvelle compagnie de navigation avait mis en circulation, l'hiver passé, entre Marseille et Alexandrie. Si la nationalité suivait la paternité, cette compagnie eût été belge; car elle devait la naissance et la vie à l'initiative de quelques-uns de nos plus entreprenants capitalistes. Elle était anglaise cependant, de nom et de fait, bien qu'une notable partie de son capital eût été souscrite en France et qu'il y eût des Français et des Belges dans son conseil d'administration.

    Ses deux navires avaient été construits en Angleterre. Pas un clou qui n'eût été fabriqué et cloué à Greenock ou à Londres. Tout le personnel était Anglais. Un artiste parisien avait dessiné, dans de purs styles français, le salon, le restaurant et le fumoir, véritables merveilles de goût et d'élégance. Mais l'Angleterre annexa son oeuvre comme une simple république sud-africaine. Dans les prospectus de la compagnie, le style Louis XVI fut baptisé «Reine Anne» et le Louis XIV «Roi Georges».

    A bord de l'Héliopolis, le dimanche même était anglais, du moins jusqu'à midi. A dix heures, service divin. Dans le grand salon, le capitaine, entouré des officiers, lit des versets de la Bible; l'assistance répond en choeur; puis les «fidèles» chantent des cantiques, avec accompagnement de piano et de bugle. La cérémonie, froide et sèche, n'est pourtant pas dénuée de caractère. Sur toutes les mers du monde, au même moment, à bord des innombrables navires qui promènent le commerce, la force et le pavillon de l'Angleterre, le même Dieu est officiellement invoqué, dans la même langue et dans le même appareil, au nom de la nation. En Belgique, quand le gouvernement pourvut d'un aumônier notre premier navire-école, la presse libérale se déchaîna. Au nom de la liberté de conscience, naturellement. Heureuse Angleterre, où cette espèce de fanatisme est encore inconnue …

    L'énergie française sommeillait, probablement, pendant que les Belges faisaient le plan de la nouvelle ligne et que les Anglais lui imposaient leur marque. «Sur notre mer: entre Marseille, notre grand port, et l'Égypte, que la France ouvrit à l'Europe, ce sont des étrangers qui créent, à notre barbe et au détriment des compagnies françaises, des voies plus confortables et plus rapides» me disait, sur le pont de l'Héliopolis, un de nos plus distingués confrères parisiens. Et il ajoutait mélancoliquement: «C'est un sujet d'affligeantes réflexions, je vous assure.»

    L'Héliopolis est un gracieux colosse de douze mille tonnes—nos malles congolaises en jaugent sept mille à peine! Cent quatre-vingt-cinq mètres sur vingt, sept ponts, vingt noeuds à l'heure. Il bondit sur la mer comme un lévrier géant. On y pourrait loger facilement plus de mille passagers. Il a coûté sept millions de francs. A Marseille, il étonnait la Cannebière elle-même. «Les autres bateaux, à côté de l'Héliopolis, semblent des bateaux-mouches» nous disait le cocher qui nous véhiculait, sous une pluie battante, à travers les rues boueuses d'un Marseille sans soleil et sans joie, vers les bassins de l'Estaque.

    Nous avons levé l'ancre, le samedi 7, à deux heures de l'après-midi, quatre heures trop tard, à cause de l'affluence inattendue des passagers, par un beau ciel. Plus un seul nuage; une mer verte et sans ride. Les collines roses et les maisons blanches rayonnaient dans la chaude lumière. Nous étions une vingtaine de journalistes à bord, Français et Belges, invités à aller voir une autre Héliopolis, qui s'achève en ce moment aux portes du Caire, sur la lisière de l'immense désert d'Arabie, à deux pas des ruines de l'antique capitale religieuse de l'Égypte, cette Héliopolis où l'on dit que Platon alla chercher la sagesse et dont les idoles se seraient écroulées, d'après une tradition, quand la Sainte Famille approcha de ses murailles.

    L'Académie française et le Palais Bourbon avaient laissé partir M. Maurice Barrès. Cet immortel justement célèbre est l'homme le plus simple du monde. Il est fin et sympathique; pas l'ombre d'une pose; il n'a parlé qu'une fois en public, au dessert d'un dîner de journalistes; son éloquence est simple, élégante

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