Gore J’adore!
Automutilations ultratrash, blessures sanguinolentes, profusion de fluides corporels de toutes sortes et craquements sonores terrifiants… Après Grave, dont les scènes mémorables d’anthropophagie avaient fait mouche, Julia Ducournau, première femme française couronnée d’une Palme d’Or pour Titane, remporte le pari de faire « entrer les monstres » dans nos vies… Comme elle récemment, plusieurs réalisatrices se sont attelées à montrer sans complexe le sanglant à l’écran: Shirley de Josephine Decker, Bloodthirsty d’Amelia Moses, Candyman de Nia DaCosta, The Power de Corinna Faith… Rien qu’en 2021 (et l’année n’est pas finie), cinq femmes ont signé des blockbusters gores qui riment souvent avec féminisme.
Une réappropriation progressive que la docteure en philosophie Olivia Chevalier-Chandeigne, autrice de (éd. Ellipses), explique par un désir d’égalité devenu féroce: Loin des clichés des héroïnes fragiles à la merci de tueurs sanguinaires, les personnages féminins deviennent,, une écrivaine qui se venge en bonne et due forme de son harceleur. Coups, égorgement, écrabouillement: dans un monde sourd aux violences sexistes, rien n’est assez violent pour l’héroïne qui cherche à se débarrasser du psychopathe masqué qui rôde toutes les nuits devant sa porte. Pour Laura fait genre, la YouTubeuse aux 400 000 vues, spécialiste des films d’horreur, il est évident que le gore au féminin est rarement gratuit: Mister Babadook Choquer pour fracasser un silence assourdissant: c’est aussi le choix, on s’en souvient, qu’a fait la comédienne Corinne Masiero pour défendre la cause des intermittents lors de la dernière cérémonie des César, en apparaissant nue dans une version gore de Peau d’Âne.
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