Le film du mois
La reine
Respect
DE LIESL TOMMY
Très souvent, la réussite des biopics de chanteuses mondialement cultes reposent sur les incarnations impliquées des actrices qui les interprètent. On se souvient ainsi de Sissy Spacek en Loretta Lynn, reine de la country des années 1960/1970, dans “Nashville Lady” de Michael Apted (1980). Ou d’Angela Basset dans la peau tannée de la walkyrie Tina Turner dans. Soit vingt années de son parcours familial, professionnel et amoureux. Le film de la réalisatrice Liesl Tommy (surtout réputée pour ses mises en scène à Broadway) suit donc assez fidèlement le parcours de la “Queen of Soul”. De son enfance, lorsqu’elle vocalisait du gospel dans les églises sous l’impulsion autoritaire de son père évangéliste (interprété par l’excellent Forest Whitaker, qui avait également joué le rôle du saxophoniste Dexter Gordon dans le “Bird” de Clint Eastwood), jusqu’en 1972 où, au top de sa gloire, elle enregistre en public “Amazing Grace”, son plus grand succès, et le disque soul le plus vendu sur la planète Terre. Hyper-soigné sur les reconstitutions d’époque (années 1950/1960), sans l’ombre d’un ourlet sur les fringues et tourné dans des décors ripolinés à l’extrême, “Respect” ne sort jamais vraiment du biopic propre sur lui. Mais fonctionne tout de même sur les émotions (peine et joie) à fleur de peau de Jennifer Hudson. Révélée dans l’émission “American Idol” (l’équivalent de notre “Nouvelle Star”), cette chanteuse afro-américaine commence par tâter du cinéma en 2006 avec “Dreamgirls”, autre épopée musicale retraçant le parcours entraînant des Supremes. Très populaire aux Etats-Unis, Jennifer Hudson enchaîne ensuite une douzaine de films qui ne restent pas vraiment dans les mémoires, dont le musical gênant “Cats”, qui réussit l’exploit de se ramasser six maudits prix aux Razzie Award 2020, récompenses remises aux pires films de l’année précédente. Sauf Jennifer Hudson qui évite celle de la pire actrice. Juste parce qu’elle joue et chante… juste ! La preuve avec “Respect”, où elle semble être la réincarnation de la chanteuse. Y compris physiquement, si on se fie au générique final constitué d’images d’archives de la vraie Aretha .
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