La désinvolture était son élégance, le rire sa philosophie, mais son secret, c’était l’acharnement
C’est un soir de l’été 1951, Belmondo, 18 ans, apprenti comédien au cours Girard, dans le quartier de Montparnasse à Paris, participe à une modeste tournée théâtrale. Face à lui, des parents assoupis, des gamins qui lancent des avions en papier. La débâcle… Alors il passe à l’offensive. Seul en scène pour une imitation de Roger Nicolas, un comique qui commence toutes ses histoires par « Écoute, écoute ». C’est le baiser du prince charmant… la salle se réveille. Un triomphe, à la suite duquel, avec son copain de galère Guy Bedos, Jean-Paul décide d’en finir avec les représentations de patronage. Sur le camion de farine qui les ramène à Paris, il lui lance : « Je me présente au Conservatoire et si je n’y entre pas, j’abandonne le métier.» Il s’accordera un an de sursis… et sera admis à la troisième tentative, en octobre 1952.
Cet acharnement face aux difficultés, c’était le secret bien gardé de Jean-Paul Belmondo, celui qu’il avait appris en regardant son père, futur membre de l’Académie des beaux-arts, « taper la pierre », dix heures par jour, dans son atelier de Denfert. Comme les danseurs qui continuent les entrechats malgré une entorse, la désinvolture était son élégance, le rire, sa philosophie adoptée dès l’enfance. Ah ! le sourire de Madeleine, sa mère : « Il la rendait si belle. » À la fin, chaque soir, il allait lui lire les livres qu’elle ne pouvait plus voir. Et cette joie de vivre que ni la guerre ni les « soucis
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