Jean Carmet La gloire à 55 ans!
Quand il s’agissait de se raconter, Carmet vous emberlificotait mieux que personne. Avec ce fan de la matelote d’anguille au bourgueil, on ne savait jamais si c’était de l’art ou du cochon (dont il ne ratait jamais la fête annuelle à Vouvray !). Insaisissable, timide, mais cabot comme pas deux, bavard comme son « modèle » Raymond Devos, mais secret, caché derrière son regard fixe, vide même (de cela aussi, il jouait), et son ton monocorde, il aimait tromper son monde. Jouant sa propre comédie, même quand il ne tournait pas. Dans son sketch il enfilait les banalités quotidiennes d’un Français plus que moyen convaincu que son existence sortait des sentiers battus. Finalement, « le pauvre Jean » comme sa famille l’a toujours surnommé – la comédie ne tenait pas lieu de métier chez ces artisans – aura passé sa vie à jouer. Hors champ, il cultivait avant tout sa liberté. De manger une omelette chaque matin, de parler de la robe, de la cuisse ou du nez d’un vin, de boire un coup (ou bien dix) avec les copains, de marcher seul dans Paris sur des kilomètres, reliant la porte de Vincennes au pont de Neuilly, poussant les portes cochères pour découvrir des cours secrètes excitant son imagination.
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