Féministe ta mère
« “Moi les hommes, je les déteste*!” Damned. Ma mère est tombée sur mon exemplaire du Pauline Harmange et le balance sur mon bureau. Mon père. Cet Italien qui n’aimait pas le foot, mais qui,, même quand certains continuaient à mettre le nez dehors. Les journalistes, les sondeurs, les politiques brossent à grands traits le portrait d’une société et de ses composantes, sans qu’on les soupçonne de nier ses singularités ou ses exceptions : on leur accorde une pensée. Les féministes, elles, toujours suspectes de parler avec leur utérus plutôt qu’avec leur tête, sont renvoyées au degré zéro du raisonnement: c’est le fameux #NotAllMen volant à la rescousse de ceux qui se sentiraient injustement amalgamés… Et c’est à se demander, au fond, qui en oublie de penser. Et qui se laisse submerger par ses émotions. Parce que: peut-être que mon voisin n’a pas tabassé sa femme ; bien sûr que tous les hommes ne sont pas violents – et sans doute serait-on tenté de les applaudir… Mais ce que l’on sait aujourd’hui, c’est que les violences sexuelles et sexistes sont commises, à une écrasante majorité, par des hommes. Il faut pouvoir le dire pour pouvoir en finir. Mettre à jour le système pour pouvoir le détruire. Regarder ces chiffres en face pour se demander pourquoi, et comment, et jusqu’à quand. Non, les individus de sexe masculin ne sont pas biologiquement programmés pour frapper, harceler, agresser ou violer. Mais, dans un système patriarcal, tout les y autorise, voire les y encourage. Les aimer, c’est parier sur leur intelligence et leur capacité à s’interroger. Les aimer, c’est croire qu’alors ils pourraient bouger – ou nous filer un coup de main pour que le monde bouge. Et c’est marrant, mais là, personne – même pas ma mère – pour objecter : »
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