JIHAD et tableaux de MAÎTRES
La sonnette tinte au 135, rue Esseghem, une modeste maison à Jette, près de Bruxelles, que le peintre René Magritte et sa femme Georgette Berger-Magritte ont occupé entre 1930 et 1954. Devenu un petit musée privé, l’endroit accueille les visiteurs sur rendez-vous. D’ailleurs, ce 24 septembre 2009 à 10 heures, deux touristes japonais s’y trouvent. En entendant la sonnette, la conférencière qui les guide s’excuse et va ouvrir. Sur le perron, deux hommes: l’un lui demande les horaires d’ouverture, l’autre pointe le canon de son pistolet sur sa tête. Une fois à l’intérieur, les malfaiteurs s’empressent de neutraliser les touristes et les trois autres employés qu’ils font mettre à genoux, mains derrière la tête, dans la courette intérieure – là même où Magritte recevait chaque semaine ses amis artistes, intellectuels ou musiciens. L’un des cambrioleurs enjambe alors la cloison de verre qui protège le joyau du mini-musée: Olympia, un portrait de Georgette nue, un coquillage posé sur le ventre. La toile fait 60 centimètres sur 80 et sa valeur est estimée à 2 millions d’euros.
L’alarme se déclenche et la police belge se rend aussitôt sur place, mais c’est déjà trop tard: en quelques minutes, les braqueurs ont pris le tableau et quitté les lieux à bord d’une voiture qui fonce vers une autre ville de banlieue, Laeken. La vidéosurveillance n’est pas installée et les inspecteurs doivent se contenter de portraits-robots. Les deux voleurs semblent avoir chacun une vingtaine d’années et l’avis de recherche fera état d’un premier suspect de petite taille, originaire du sous-continent indien et s’exprimant en anglais, et d’un second plus grand, d’origine nord-africaine ou européenne et parlant français. Connaissance des lieux et de la cible,
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