Le dernier terroriste
Salah Abdeslam va-t-il se résoudre à parler ? À répondre aux interrogations douloureuses des centaines de parties civiles présentes au procès qui s’ouvre le 8 septembre devant la cour d’assises spéciale à Paris ? À dévoiler enfin qui se cache derrière cinq années de silence obstiné ? Le dernier survivant du commando meurtrier qui a ensanglanté le Bataclan, les terrasses de cafés de l’Est parisien et le Stade de France, le 13 novembre 2015 (130 morts, 413 blessés), a presque renoncé à la parole depuis son arrestation, le 18 mars 2016 à Bruxelles. En Belgique comme en France, avec les policiers comme avec les juges, il a fait valoir son droit au silence. Cette stratégie du mutisme lui aurait été soufflée par un codétenu, Mehdi Nemmouche, autre figure du terrorisme de l’État islamique (EI), auteur de l’attaque contre le Musée juif de Bruxelles, le 24 mai 2014. Aussi, chaque interrogatoire d’Abdeslam, litanie de questions sans réponses, n’a fait que renforcer l’énigme que recèle cet homme aujourd’hui âgé de 31 ans.
Quelques rares exceptions ont confirmé la règle. Ainsi, le 19 mars 2016, au lendemain de son interpellation par la police belge dans l’une des caches de Bruxelles où il s’était terré après sa fuite de France, quatre mois plus tôt, grâce à l’intervention de deux complices, il livre quelques confidences. , dit-il à celui qui l’interroge. Pour la première fois, il évoque – incomplètement – la raison pour laquelle il n’est pas décédé dans l’action, comme les neuf autres membres du commando. Il faisait partie du groupe qu’il a conduit jusqu’à l’une Peur de la mort ? Plus tard, un texte de sa main retrouvé dans son ordinateur fournira une explication technique : un défaut du mécanisme de l’engin.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits