Du cinéma permanent
aguère, quand on faisait du cinéma, le temps se voyait à l’oeil nu. En 16 ou en 35 mm, il fallait toujours 24 images pour faire une seconde, et l’histoire avançait mètre après mètre de pellicule. Pour réduire l’épaisseur du temps, on faisait courir les dernières modulations perceptibles du coup de feu sur les premières images du plan suivant. Ainsi, les simultanéités s’enchaînaient dans un flux narratif,. Sa performance, d’une durée de vingt-quatre heures, est projetée en ce moment dans une des salles de la Fondation Luma, à Arles. C’est un montage à partir d’extraits de films, dont le principe est aussi simple que lumineux: à quelque heure qu’on entre dans la salle, la scène que l’on voit à l’écran se déroule à la même heure que celle affichée à votre montre, si vous en avez encore une. Un extrait peut durer une seconde, le temps d’apercevoir l’heure numérique sur l’écran d’un réveille-matin, un autre extrait peut durer trente secondes, le temps de vérifier que ce n’est pas seulement dans le poème de Lorca qu’il est 5 heures de l’après-midi.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits