LE BRUIT, CE TUEUR INVISIBLE
Peu à peu les chiffres sortent, et ils sont effrayants. Le bruit ambiant de notre société thermoindustrielle, les scientifiques l’ont désormais prouvé, provoque des dommages colossaux à la santé humaine comme à l’environnement. Et c’est logique, au vu de la sensibilité et de la dépendance des animaux – nous inclus – au son.
Il faut dire que notre société reposant sur le moteur à explosion, et donc les combustibles fossiles, est extraordinairement bruyante, dans une sorte d’état de rugissement permanent ! Dans son livre Écouter l’Anthropocène (éd. Le Bord de l’eau), le philosophe Quentin Arnoux souligne que l’augmentation mondiale, continue depuis un siècle, du nombre de voitures, avions, tracteurs, tronçonneuses, engins de chantier, bateaux s’est accompagnée d’une augmentation parallèle de ce qu’il appelle “l’anthropophonie”, autrement dit le bruit humain, dominé par les sons électromécaniques. Un exemple parlant : l’effectif mondial des voitures et camions a été multiplié par 12 entre 1960 et 2020, passant de 100 millions à 1,2 milliard.
Dans la prise de conscience de l’impact de ce bruit sur la santé humaine, une étape importante a été la publication par l’OMS des , en novembre 2018. Ce travail majeur, réalisé par des dizaines de spécialistes cause environnementale de mortalité, juste après la pollution atmosphérique ! L’OMS a alors réévalué les seuils de danger et émis des recommandations exigeantes : pour l’exposition au trafic routier, par exemple, elle considère désormais que les effets délétères commencent à 53 dB d’exposition moyenne diurne, et 45 dB en moyenne nocturne.
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