Hiram Bingham, au bout du rêve inca
n grand escogriffe aux jambes d’échassier, tout botté de cuir, pose dans une veste de chasse aux plis fatigués, devant sa mule, une main sur le pommeau de la selle. Sous le Fedora, ce chapeau de feutre à large bord, les yeux enfoncés brillent d’un éclat étrange. Manque peut-être un fouet ou un revolver pour compléter la silhouette, mais comment ne pas songer sur cette photo de 1911 à un certain aventurier en quête d’arche perdue ? Car en plus d’être mince, séduisant et obstiné, Hiram Bingham est aussi professeur dans une université de la côte Est et n’hésite pas à payer de sa personne dans de farouches décors de montagnes emmitouflées de jungle. Et qu’importe si les scénaristes de la saga nient s’en être inspirés, l’épopée de ce docte baroudeur aux confins d’une cordillère embrumée ferait honneur aux intrigues les plus échevelées d’Hollywood. Rien ne prédestinait cet Américain, né à Honolulu de missionnaires protestants, à retrouver un sanctuaire inca désormais gravé dans l’imaginaire collectif tant pour la perfection de ses ruines que pour la beauté de son cadre. D’abord, il est professeur d’histoire latino-américaine à Yale et l’archéologie demeure de l’historien de la première moitié du XIX siècle William H. Prescott. En dépit de ce maigre viatique, notre héros va pourtant extirper la citadelle de Machu Picchu des brumes du passé.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits