PRINTEMPS ÉTERNEL
et ses poteries évocatrices de Vallauris... Depuis son appartement parisien, est le songe déconfiné d’Alexandre Benjamin Navet. Loin de cette grande terrasse hospitalière au soleil, Constance Guisset a esquissé un dessein d’évasiondécline les brindilles, coquillages, insectes et bois flotté que ses enfants ont glanés sur la plage. Pour Erwan Bouroullec, isolé en Bourgogne avec sa famille, la contemplation organique a assis . À une échelle de production ultra-locale, le réemploi d’éléments rudimentaires tels que planches ou argiles a fertilisé une poésie essentielle. Deux ans après avoir reçu le Prix de la Fondation Bettencourt Schueller pour l’intelligence de la main, le jeune plumassier Julien Vermeulen, lui, n’a cessé de remettre sur le métier son médium singulier. Si son éventail horizontal sature une composition noire, ce mouvement patiemment arrêté s’illumine de variations infinies, preuve que son exploration de la matière est restée bien vivante pendant que le monde s’arrêtait de tourner. Sensibilisation sanitaire par l’humour, adaptation spatiale des restaurants, mais aussi vol de papillon épris de liberté, minigolf improvisé dans un couloir ou encore alphabet jouant de combinaison et couleur : du dessin à l’objet en passant par le texte, « Un printemps incertain» présente la parenthèse inattendue qu’a créée le premier confinement. Ironie de l’histoire, cette expression empruntée à Virginia Woolf a pris la tessiture du roman de 1937 dont elle est tirée, . Rattrapée par l’automne, cette période transitoire s’est muée en une année, jusqu’à un accrochage libérateur depuis le 19 mai. Ce soutien à la création s’est doublé de cinquante acquisitions au titre de mécénat, elles aussi disséminées au gré des collections modernes et contemporaines du musée. Un état de grâce, saisonnier et pérenne.
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