Le revers de la médaille
À l’aube, des larmes perlent déjà. Le stress. Au coucher du soleil, un ruisseau jaillit. La joie. Ce 12 août 2016, dans la Carioca Arena 2, qui accueille les épreuves de judo des Jeux olympiques de Rio de Janeiro (Brésil), les spasmes d’émotion pure qui s’étalent en mondovision derrière les lunettes d’Émilie Andéol volent presque la vedette à Teddy Riner. Une demi-heure avant le deuxième sacre du plus grand poids lourd de l’Histoire, la Bordelaise de 28 ans a déjoué les pronostics en finale des plus de 78 kilos aux dépens de la tenante du titre, la Cubaine Idalys Ortíz. Certes, Émilie Andéol n’est pas une inconnue dans le milieu mais elle n’est pas une tête d’affiche de la délégation tricolore. La championne d’Europe 2014 a l’habitude de faire « [ses] combats “tranquillou”, sans être polluée par l’attention ».
« Ce jour-là, j’ai combattu juste avant Teddy, resitue-t-elle, donc il y avait beaucoup de spectateurs, mais ils n’étaient pas là pour moi. Même à la télé, des personnes zappaient alors que j’étais en lice. » Plus que sa victoire, son sourire extra-large arrosé par les grandes eaux lacrymales la révèle au grand public. Douze ans de sacrifices sans faire de bruit pour arriver là, au sommet d’une vie d’athlète, ça ne se dompte pas. « J’ai exprimé ma joie naturelle et ouvert les vannes en grand, reprend celle qui a eu un cancer de la thyroïde à 20 ans et a failli se faire virer de l’Institut national du sport, de l’expertise et de la performance (Insep) en 2010. Sur le Ce n’est que le début.
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