La mémoire basque
un ballet d’ombre et de lumière qui met en scène symboles et mythes, et qui rend surtout hommage à deux conceptions de la danse : basque d’un côté, contemporaine de l’autre. Deux univers a priori aux antipodes, mais dontest bouleversante comme une tragédie, d’autant plus que l’histoire, très simple, aborde la clé de l’existence : le trépas. Dans une chambre d’hôpital, un homme vit sa mort en effectuant une lente procession vers le passé, comme s’il revivait les grands moments de sa vie en remontant aux sources de la culture basque. Pour accompagner ce grand saut dans l’au-delà interprété par des pas chassés, des dégagés, des pirouettes virtuoses, des mouvements de bras et de têtes précis effectués le buste droit et le visage impassible, le chant est là, mystique, interprété en alternance par Julien Achiary et Thierry Biscary, ainsi que la musique de Xabier Erkizia et Pablo Gisbert. À ces voix et à cette musique qui enferment l’âme de toute une terre s’ajoutent la scène délimitée par de grands voilages jouant avec les corps et un rideau sur lequel sont projetés des textes. Sans oublier les costumes d’Iraia Oiartzabal, hauts-de-chausses blancs, masques de dentelle voilant les visages, comme lors du carnaval de Lantz, dans l’ancienne Navarre, jupes et pourpoints corsetés, comme le sont les costumes de la danse basque, sauf qu’ils affichent ici l’épure du blanc. Interprété par des pas complexes et fascinants, met donc en scène les contes bon enfant basques pour comprendre le sens de notre passage ici-bas. Une heure de spectacle, guère plus, malheureusement. Mais quelle heure !
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