Enfantillages
Curieux des fondements de la civilisation, le siècle des Lumières s’intéressa à l’état de nature et à l’enfance qui en semblait le reflet. Pour en consolider les vertus, une littérature spécifique apparut, issue des Contes de Perrault et du Télémaque de Fénelon. De même la musique, ci-devant science devenue art, s’élagua pour renaître et, de la découverte de ses racines, déduisit le ton de l’enfance. Le Traité de l’harmonie réduite à ses principes naturels de Rameau ne renvoyait pas l’art musical au paradis terrestre mais substituait à la complexité des théories philosophiques, mathématiques ou théologiques, l’hypothèse d’une relation organique entre la constitution des accords et l’agencement des fréquences aiguës qui émanent d’un son : en frappant le sol grave d’un piano, on distingue sol-ré-sol-si-ré-fa-sol-la-si-do dièse…
Cette radicalisation permettait d’oser, de, ces mélopées ingénues transcendant les maigres ressources du chalumeau ou du cor des Alpes, avaient pour lui valeur de modèle. Son (« »), les Ouvertures de de Grétry puis de Rossini, la , la « », et s’en feront l’écho. L’opéra-comique de Grétry réserve au fils du héros l’air le plus original (« »), musette d’une exquise fausse candeur.
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