BOB MARLEY
’A-T-ON CONFONDU AVEC LE SHÉRIF? Bob Marley se prend une balle le 3 décembre 1976. Il fuit la Jamaïque, se réfugie à Londres. Mais c’est en Afrique qu’il rêve de s’installer. Là d’où est originaire sa mère, descendante d’esclaves. Là où a régné le messie des “Douze Tribus d’Israël”, mouvement rastafari auquel Bob adhère: l’empereur éthiopien Haïlé Sélassié Ier, pionnier de l’anticolonialisme. Critiqué pour sa vie fastueuse en pleine famine, destitué par les communistes, Sélassié est mort trois mois avant que Marley ne se fasse tirer dessus. Le chanteur, qui a loupé la visite du souverain en Jamaïque dix ans plus tôt, veut se rattraper, lui rendre hommage sur ses terres. Bob s’envole enfin pour l’Afrique en 1978 — son premier voyage sur le Continent. Il atterrit au Kenya, se procure un visa et passe en Ethiopie. Déception, colère, tristesse: tout ce qui a trait à l’empereur a été . Ici, les rastas ne sont plus les bienvenus. Bob enregistre un album dédié à l’Afrique, “Survival”, et se rend, sur invitation de Pascaline Bongo, au Gabon, pays qui avait proposé l’asile à Sélassié. Sur place, il comprend que Bongo père, réélu avec 99,8 % des suffrages, n’est pas un libérateur. Tout en poursuivant une relation amoureuse avec la fille du dictateur, le chanteur s’en va explorer une contrée voisine, doublement glorifiée dans “Survival” — deux drapeaux sur la pochette, et surtout le sublime morceau “Zimbabwe”, au son duquel les combattants rebelles libèrent leur
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