Le Journal du dimanche

« UN ACTEUR PHÉNOMÉNAL MAIS MYSTÉRIEUX »

RÉCOMPENSÉ par l’oscar du meilleur scénario adapté pour The Father, cosigné avec Florian Zeller, Christopher Hampton, 75 ans, raconte son amitié de cinquante ans avec Anthony Hopkins.

Notre rencontre remonte à 1972 ! Ensuite nous avons travaillé (1973), de Patrick Garland, d’après Henrik Ibsen, et (1985), de Mike Newell. Comme moi, Anthony possède un sacré tempérament : il est originaire du pays de Galles et je viens des Cornouailles. Notre relation a pesé dans la balance lorsque Florian lui a proposé Même si cela faisait fort longtemps qu’on ne s’était pas vus. La dernière fois, je l’avais croisé dans la rue à Londres quand il tournait (1992), de Francis Ford Coppola. Il m’avait alors annoncé sa décision de déménager à Los Angeles, j’étais stupéfait ! Anthony est un immense comédien, phénoménal, mais mystérieux. Et il se prépare méticuleusement. J’ai prévenu Florian : “Il faut lui parler le moins possible.” Il surgit en général avec une idée bien précise sur le plateau, et elle est toujours bonne. J’ai demandé à Anthony avec quel réalisateur il avait préféré collaborer dans sa carrière. Il m’a répondu sans hésiter James Ivory, pour (1992) et (1993). Parce qu’il ne lui disait jamais rien ! Pendant cette décennie, on appartenait à la même troupe avec aussi Emma Thompson, que j’avais dirigée dans (1995). Anthony n’aime pas refaire les prises. L’image qu’il véhicule depuis des années, associée à l’intelligence, au contrôle, à la puissance voire à la dangerosité, vole en éclats car on le découvre vulnérable à l’écran. J’avais déjà pu m’apercevoir de son extrême sensibilité dans car il avait craqué au cours d’une scène, submergé par l’émotion, au point qu’on avait dû s’arrêter pour la journée. Il était venu le lendemain pour présenter ses excuses. Il est arrivé la même chose pour la séquence finale de où il s’est mis à nu, incapable de retenir ses larmes quand des souvenirs d’enfance ont soudain ressurgi. Je trouve qu’il s’est adouci avec l’âge. Jeune, il était en colère et difficile, rongé par ses démons intérieurs. À présent, il est heureux, serein et satisfait de son parcours. Il a donné gratuitement des cours d’art dramatique dans des classes de douze élèves. Imaginez le nombre de postulants qui se battaient pour décrocher une place ! Il ne prendra jamais sa retraite. »

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