BRANLE-BLA-BLA DE COMBAT
L’AIR DU TEMPS
Je n’ai jamais joué avec des soldats de plomb. Jamais non plus été à la chasse. Je sais que les armes sont les bijoux des hommes, mais je suis incapable de reconnaître une kalach d’un Uzi ou d’un M16. Attention, je n’ai rien contre l’armée. Je n’ai que de bons souvenirs de mon service militaire: beaucoup de sport, beaucoup de rigolade et plein de copains. Des classes au GITDM de Fréjus en plein été aux RIMa, je n’ai jamais trouvé le temps aussi long mais, pour finir, aussi sympa. C’est vous dire que j’ai lu sans a priori défavorable la tribune des généraux qui lance la nouvelle mode des interventions armées sur le champ littéraire. Écrivains et soldats ont souvent marché du même pas. Adolescent, j’ai adoré « Salammbô », qui est l’histoire d’une campagne d’Hamilcar, le stratège carthaginois. Je ne reviens pas sur le « Mémorial de Sainte-Hélène », que j’ai lu et relu avec autant de passion que Julien Sorel. Cela dit, le texte de « Valeurs actuelles » m’a déçu. Je ne parle pas du fond. Il me semble un peu exagéré, mais je ne fréquente pas les quartiers « sensibles ». Je me rappelle seulement que, dans « La confession d’un enfant du siècle », Musset et Sand se font dévaliser quand ils vont en fiacre dîner à Montmartre. Et, dans « Molière », Ariane Mnouchkine montrait aussi des paysans affamés agresser sur les routes la troupe de l’Illustre Théâtre. L’insécurité est de toutes les époques. C’est l’information à jet continu qui en augmente l’effet.
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