Alfa Romeo Spider Q4 2006 Rock’n’roll ou bel canto ?
Extrapolé du coupé Brera présenté en 2005, le Spider Alfa est dévoilé l’année suivante. Immédiatement baptisé Spider, il assure, comme son prédécesseur l’a fait avec la GTV, la filiation de la légendaire série dont la carrière a commencé cinquante ans plus tôt avec la Giulietta Spider. La fabrication des deux carrosseries est confiée à Pininfarina qui assurera également le style du décapsulage de la version découverte. Comme à The Good Life nous aimons gâter nos lecteurs, nous vous invitons à essayer aujourd’hui la version la plus sophistiquée du Spider, motorisée par le V6 3,2 l de 260 ch, transmis aux quatre roues grâce à la transmission intégrale Q4 caractérisant cette rare et désirable version. Oui, m’sieurs dames !
Cœur américano-australien
Mais d’abord, mettons d’emblée les pieds dans le plat avec le sujet qui fâche : pourquoi donc un moteur General Motors sous le capot siècle ! En dépit de nombreuses mises à jour, la solution la plus rentable fut de profiter des accords passés entre Fiat et GM pour piocher dans la gamme américaine un moteur de conception récente. En l’occurrence, le GM High Feature : un V6 tout alu équipé de 24 soupapes et 2 x 2 arbres à cames en tête, d’une distribution variable, d’un vilebrequin et d’un embiellage en acier forgé, d’une injection électronique directe multipoint séquentielle, le tout fonctionnant aussi bien au super qu’à l’E85 ou au GPL. Ce V6 fut conçu à l’origine par Cadillac et Holden, l’exdivision australienne de GM. Il est toujours en production, notamment dans une version biturbo Cadillac cubant 3 litres de cylindrée et développant 479 ch ! General Motors a rentabilisé sa création sur de nombreux véhicules de ses marques américaines, ainsi qu’en le vendant à Suzuki. Holden le produit pour l’utiliser dans sa gamme, mais l’a également exporté vers les filiales européennes de la GM : Opel/Vauxhall (désormais propriété de PSA) et Saab (racheté par NEVS) ainsi qu’Alfa Romeo, dans le cadre du partenariat avec Fiat. Ne perdez pas de vue que les constructeurs ne sont plus des artistes depuis longtemps, et encore moins des philanthropes ! Le V6 GM, rebaptisé JTS par Alfa (pour Jet Thrust Stoichiometric), subit quand même certaines modifications. Sa distribution variable, notamment, ainsi que son système d’injection directe et, dans un registre plus subjectif, sa sonorité. Bref, ne pleurons pas sur le temps qui passe et allons plutôt voir si ce V6 chante aussi bien le rock’n’roll que son prédécesseur le bel canto…
