MICROSTOCKS À qui profitent vraiment les banques d’images ?
Au tout début des années 2000, Karen Seror, alors responsable communication d’un hébergeur Internet, demande à un stagiaire de trouver des images pour illustrer une campagne de publicité. “Naturellement, il sélectionne des photos de grands fonds photographiques comme Getty, Corbis, Jupiter Images”, se souvient-elle. “Les images étaient magnifiques, mais elles coûtaient entre 3000 et 5000 francs à l’époque. Nous n’étions alors qu’une jeune start-up et n’avions pas un tel budget.” Karen Seror doit renoncer à ces images, mais son stagiaire, Thibaud Elzière, se met à gamberger. “Thibaud a vu l’essor d’Internet et la démocratisation des appareils photos numériques, relate Karen Seror. Il a alors réfléchi à un système de place de marché en ligne au sein de laquelle des photographes, professionnels ou amateurs de talent, pourraient dégager des revenus substantiels ou complémentaires grâce au volume des ventes générées.”
C’est de cette réflexion que naît en 2004 Fotolia, l’une des premières entreprises que l’on appelle communément microstocks, qui proposent en téléchargement et à des prix très bas des millions d’images réalisées par des amateurs comme par des professionnels. Si ces plateformes ont commencé modestement leur activité, elles représentent aujourd’hui un marché bien implanté. Les chiffres parlent d’euxmêmes : plus de 200 millions d’images sont en vente sur Adobe Stock, le successeur de Fotolia, 380 millions d’images sur Shutterstock, l’un de ses principaux concurrents. Dans les années 2000, ces entreprises bousculent l’ordre établi. En France, la fracture est particulièrement importante. C’est qu’ici, le régime utilisé par les agences photographiques est celui des droits gérés, qui accordent à l’acquéreur de l’image le droit de la reproduire dans certaines conditions et durant un certain laps de
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