VOCATION INFLUENCEUSE ?
Si elles ne sont pas des pures « digital natives » à l’instar de la génération qui les suit, Julie, Juliette, Adeline et Marion sont plus ou moins entrées dans l’âge adulte à l’ère où Facebook, YouTube et les blogs émergeaient. Alternatives aux magazines féminins qu’ont doctement potassés leurs aînées, les réseaux nouveaux reflètent à cette époque, à l’image des médias traditionnels, une féminité certes plurielle mais qui reste très standardisée. Ces jeunes filles, parmi d’autres, ne tarderont pourtant pas à saisir tout le potentiel d’Internet pour déconstruire le mythe de la femme idéale et se faire les porte-parole d’une contre-culture plus ouverte et en phase avec la réalité de leurs milliers d’abonné.es.
« Il y a 10 ans », se souvient Juliette, aka @coucoulesgirls, « les tutos beauté cartonnaient déjà, ils étaient très léchés, et je trouvais ça génial mais l’image qu’ils renvoyaient de la femme me dérangeait beaucoup : c’était vraiment le cliché de la poupée hyper bien maquillée sur un fond magnifique et sans aucune fausse note. Je trouvais dommageEn 2010, Juliette Katz est chanteuse et musicienne, elle jouit à ce titre d’une notoriété honorable. Malgré tout, elle vient de quitter son label de musique et peine à joindre les deux bouts : entre deux tournées, elle enchaîne les petits boulots en tant que serveuse ou mannequin grande taille, et découvre le métier de comédienne, qu’elle se fera fort d’exercer en solo en publiant ses drôles de vidéos sur Facebook. Elle ne se doutait pas que, quelques années plus tard, elle figurerait au rang des influenceuses françaises les plus suivies, avec un profil Instagram comptabilisant aujourd’hui 544 000 …