L’ACADÉMIE DES PHOTOGRAPHES Mission transmission
Au mois de novembre 2020, Bruno Barbey, grand photographe de l’agence Magnum, disparaissait subitement, laissant derrière lui des milliers d’images qui témoignent des grands événements de la deuxième moitié du XXe siècle, mais aussi les traces d’un regard particulier sur le Maroc où il est né, l’Italie ou encore la Chine. Il laisse également vide son fauteuil à l’Académie des beaux-arts, place qu’il occupait depuis deux ans.
Un successeur devrait être élu dans les prochains mois. Une procédure encore rarement utilisée : les académiciens sont élus à vie et Bruno Barbey n’est que le second membre de la section photographique à décéder à ce fauteuil. ll faut dire que cette subdivision, composée de quatre académiciens et deux correspondants au sein de l’Académie des beaux-arts, n’a été créée qu’il y a 16 ans, alors même que la photographie approche son bicentenaire... L’histoire entre l’Académie des beaux-arts, l’une des cinq académies qui constituent l’Institut de France, et la photographie est pourtant plus liée qu’il n’y paraît. Le 19 août 1839, la photographie est offerte au monde dans une autre académie, celle des sciences. “Ce jour-là, les académiciens des beaux-arts ont aussi été convoqués à la séance”, explique Bernard Perrine, correspondant à la section photo et ancien directeur des Rencontres d’Arles. “Mais Arago vante alors pose les bases de toute une photographie moderne. Elle dépassait les limites de la photographie car elle mettait en doute la véracité de l’image et posait la question de la mise en scène”. Malgré cela, il faut encore attendre des décennies avant que l’art photographique n’intègre l’académie. Comble de ce retard, le cinéma est reconnu plus de vingt ans avant la photographie au sein de l’Académie. “Ce n’est pas normal, le fils est entré avant le père”, disait à ce propos le photographe Lucien Clergue.
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