Ptolémée, un Univers qui tourne rond
« Sauver les phénomènes », c’est-à-dire proposer un ensemble d’hypothèses géométriques qui rendent compte du mouvement des astres, telle fut pendant deux millénaires la mission première de l’astronome et du savant. Que ces hypothèses soient « vraies » importait peu, du moment qu’elles prédisaient avec précision les trajectoires. Et de cette mission difficile, nul ne s’acquitta aussi brillamment que Claude Ptolémée.
Qui était-il ? L’homme n’est pas avare en mystères. Quelques phrases de son œuvre indiquent qu’il vivait en Égypte – sans doute à siècle après J.-C. Mais on ne le confondra pas avec les autres Ptolémée qui, quelques siècles avant lui, régnèrent sur l’Égypte. Celui-là était d’abord un érudit. La traduction latine de son œuvre ne s’embarrasse pas de modestie. Son titre, lui-même tiré de l’arabe, annonce la couleur : , ou « l’œuvre majeure ». Elle dominera, de fait, notre représentation du monde jusqu’à la Renaissance. Ptolémée y respecte une contrainte imposée par les philosophes: les cieux ne peuvent abriter que des mouvements parfaits, donc circulaires et uniformes (c’est-à-dire à vitesse constante). Rejetant le vide, Ptolémée reprend le corpus d’Aristote et les emplit d’une substance parfaitement homogène, l’éther. Pour lui, la Terre trône au centre du monde, suivant en cela Aristote qui disait que les corps lourds doivent toujours se mouvoir selon des trajectoires rectilignes qui aboutissent au centre de l’Univers.
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