LA MEILLEURE ET LA PIRE DES CHOSES
Les premières esquisses de bilan de cette étrange année 2020 commencent à paraître. Outre la baisse considérable des ventes de voitures neuves, qui fera probablement chuter le marché à un niveau jamais connu depuis 1975, de l’Union européenne a conduit les constructeurs à déployer leurs gammes électrifiées à marche forcée. Est-ce le paradis pour les clients qui franchissent le pas? Pour les trajets du quotidien, pas de problème. Mais le déploiement des bornes de recharge est à la traîne. Cette réorientation du marché est-elle, au moins, un bienfait pour la planète? Rien n’est tout blanc (tout vert?) ou tout noir. On le sait, la production des batteries est émettrice de CO et dévoreuse de ressources rares. Mais sur la durée totale d’utilisation, les voitures électriques restent moins néfastes pour l’environnement. Voire beaucoup moins si, comme en France, elles sont alimentées par une électricité peu carbonée. Reste le cas des hybrides rechargeables. Là, c’est un pari qui repose uniquement sur le comportement des utilisateurs. S’ils rechargent pour tous les trajets usuels, l’hybride rechargeable représente le meilleur des deux mondes: moins nuisibles que les électriques lors de leur construction grâce à leurs batteries plus petites, ces modèles peuvent passer la majeure partie de leur carrière sans émettre de CO. Mais si leurs conducteurs se lassent du fil à la patte et ne les utilisent qu’en purs thermiques, tout le monde y aura perdu, car ils sont plus lourds et plus gourmands. Le risque est réel. L’hybride rechargeable fait une percée importante dans les flottes d’entreprise, du fait d’une plus faible fiscalité. Leurs utilisateurs ne sont donc pas tous des militants acharnés de l’électrification. C’est pourtant de leur comportement face à la prise que va dépendre une part de l’efficacité de ces changements technologiques.
Vous lisez un aperçu, inscrivez-vous pour lire la suite.
Démarrez vos 30 jours gratuits