Le fana de l'aviation

Précision et bavures du viseur Norden

Avant la fin de la Première Guerre mondiale, une cour martiale italienne condamna le colonel Giulio Douhet qui avait accusé sa hiérarchie d’incapacité. Renvoyé sur le front, amnistié après l’armistice, il ne cessait de préconiser l’avion de bombardement lourd comme moyen d’abréger les guerres, notamment dans Il Domino del Aria (La puissance de l’air en français), publié en 1921 et réédité en 1927. Selon sa doctrine largement partagée, bombarder un champ de bataille est sans effet durable, le seul moyen de gagner une guerre étant d’empêcher l’ennemi de la faire en le privant d’approvisionnements, et, comme les “fabricants de munition” (sic) sont ci- vils, il ne faut pas hésiter à les frapper. Douhet imaginait que le pilonnage impitoyable des civils les forcerait à négocier la paix. Selon lui, une centaine de tonnes d’explosifs par kilomètre carré suffirait pour anéantir une ville. Comme beaucoup, il surestimait le pouvoir létal des bombes, et son argumentation était soutenue par cette croyance, bien ancrée dans l’esprit des militaires et de certains politiques à l’époque, que le moral du civil céderait rapidement, faute d’une fibre aussi solide que celle du soldat. Le Marshall of the Royal Air Force Hugh Trenchard approuvait avec cette nuance que le civil britannique avait un moral indubitablement plus robuste que les autres! Mais les chefs français n’avaient-ils cessé d’affirmer pendant la Grande Guerre que si l’arrière (le civil) tenait, le front (le soldat) tiendrait? Simple logique, car, pour tenir, les armées ne peuvent être autrement approvisionnées que par le travail des civils.

Le bombardement par avion très imprécis

Dans un Royaume-Uni largement pacifiste, Stanley Baldwin, futur Premier ministre, dénonçait en 1932 les abus d’un réarmement massif, déclarant dans un discours célèbre que le bombardier passerait toujours à travers les défenses et que “la seule défense est l’attaque, ce qui signifie que vous aurez à tuer femmes et enfants plus vite Il refusait d’en arriver là… un an avant de changer d’avis. Si beaucoup s’insurgèrent contre les théories douhétiennes, personne ne contesta que viser les machines plutôt que les travailleurs était un voeu pieux car, le bombardement par avion étant imprécis, il n’y avait d’autre solution que répandre des centaines de projectiles sur des cibles étendues (les villes) par plusieurs avions en formation rapprochée.

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