Balade passion sur le bassin d’Arcachon
La relation d’Antoine Chabbert avec son gros biplan bleu est avant tout… affective. “Je connais cet avion depuis que j’ai six ou sept ans; on croisait Albert Haage, son propriétaire belge d’alors, sur les meetings où m’emmenait mon père. Quand Albert l’a mis en vente, en 2003, j’ai franchi le pas et plutôt que d’acheter ma maison, j’ai acheté cet avion. Mon idée était de faire partager au plus grand nombre les sensations qu’on éprouve quand on vole dans ces machines à remonter le temps. J’avais été inspiré par ce que j’avais vu lors d’un voyage en Australie, où plein de gars faisaient des baptêmes de l’air dans des “Tiger Moth” ou des Waco – dans la plus pure tradition du barnstorming [cirque volant] américain. Rien de tel n’existait en France, alors je me suis lancé…”
Le chemin de croix de l’immatriculation
Chez les Chabbert, l’aviation est un composant essentiel de l’ADN familiale; Antoine est la troisième génération de pilote. Son grandpère, Gustave, après avoir appris à piloter en tant qu’officier de réserveaviateur dans les années 1910, avait été un des pionniers de l’Aéropostale d’abord comme mécanicien, puis comme pilote, et enfin comme chef d’aéroplace à Villa Cisneros (aujourd’hui Dahkla, au Sahara occidental), en Afrique – ce qui lui avait sur France 3 dans les années 1990; pour nombre de fanas, Bernard Chabbert est aussi “la voix” des spectacles aériens de La Ferté- Alais depuis les années 1970. Antoine, fils de Bernard et d’Ève, est pour sa part pilote de ligne pour Air France, qu’il a intégrée en 2001, et affiche aujourd’hui 12 000 heures de vol au total, dont 1 000 sur train classique et plus de 700 sur son seul PT-17. Il se souvient en grimaçant des années qui ont suivi l’achat du biplan. “. [direction générale de l’aviation civile] [la modification de l’arrêté autorisant les “vols à sensation” sur des avions en CNRAC (certificat de navigabilité restreint d’aéronef de collection) n’est intervenue qu’en 2011, NDLR]
