Armes de chasse

La grande histoire des blocs tombants L’arme d’approche absolue: belle, précise et endurante

Si vous possédez une ou plusieurs carabines de chasse, il y a toutes les chances qu’il s’agisse d’une arme à verrou, en y incluant ses évolutions linéaires modernes, ou d’une carabine semiautomatique ou, plus rarement, d’une carabine express ou à levier de sous-garde. Mais il existe, de l’autre côté du Rhin, des hommes habillés en vert et gris et affublés d’un drôle de petit chapeau en feutre qui emploient des armes basculantes toutes plus somptueuses et compliquées les unes que les autres.

Chez nous, il n’est guère que les chasseurs d’Alsace et de Lorraine, devenues allemandes entre 1870 et 1918, qui connaissent ces armes. Dans le reste du pays, celui qui emploie une carabine à un coup s’actionnant avec un grand levier par en dessous sort du lot. Non, ce n’est pas une « Ouinchèstère » que cette arme mais une Ruger Number One. Son propriétaire ne veut plus rien utiliser d’autre et ne tarit pas d’éloge sur sa compacité, sa longueur de canon qui permet le plein développement de la vitesse des cartouches magnum, sa quasi-indestructibilité. Et puis, s’il est gaucher, il n’a pas à se faire des noeuds au cerveau! C’est souvent un esthète qui chasse seul à l’approche et se fait un devoir de prélever son quadrupède avec une seule balle parfaitement placée. Le bloc tombant est une arme de « frappe chirurgicale » et d’une ancienneté quasi biblique. En 2020, des armes conçues sur des systèmes antérieurs à 1898 continuent à être fabriquées!

Jusqu’au premier tiers du XIXe siècle, il existait peu de différences entre les armes rayées du Nouveau Monde et celles du Vieux Continent. Des deux côtés de la grande mare, les carabines de chasse étaient à chargement par la bouche, la charge de poudre noire était allumée par un chien qui frappait l’amorce coiffant la cheminée. Là-bas, les canons étaient plus longs et les montures souvent en érable flammé à la place du noyer.

Et puis, un certain Christian Sharps est entré en scène.

Il était une fois en Amérique

Sharps, l’inventeur

Christian Sharps (1810-1874) fait son apprentissage à l’arsenal de Harpers Ferry sous la houlette de John Hall. Ce dernier est l’inventeur d’un fusil à mécanisme « extractible », utilisé notamment par l’armée américaine contre le Mexique en 1846, qui était déjà à chargement par l’arrière bien qu’à chien extérieur. Le 12 septembre 1848, Sharps dépose un brevet pour une arme conçue autour d’un bloc d’obturation cou-lissant verticalement et actionné par le pontet. En position abaissée, on a accès à la chambre pour y glisser une cartouche en papier. En remontant ce bloc, on sectionne la partie postérieure de la cartouche, la mise à feu se faisant par la percussion d’un volumineux chien extérieur qui frappe l’amorce placée au centre du bloc. L’arme rencontre un succès immédiat chez les militaires. Elle est utilisée par l’armée nordiste pendant la guerre de Sécession (1861-1865), soit en version courte comme carabine de selle, soit en version longue, notamment par les tireurs d’élite du colonel Hiram Berdan, l’inventeur des amorces éponymes. En 1869, le système est adapté aux cartouches métalliques telles que nous les connaissons.

La solidité (et la taille!) du mécanisme va permettre l’éclosion de toute une famille de cartouches de chasse et de tir plus puissantes les unes que les autres, de la

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