Guy Coulon Premier et dernier champagne
imanche 22 novembre 2020, 14 h 50. Miguel Oliveira entre, victorieux, dans le parc fermé du Grand Prix du Portugal. Deux derniers coups de gaz aussi rageurs que bruyants marquent cette fin de saison où le pilote portugais a offert deux victoires en MotoGP à KTM, Tech3 et son chef mécano, Guy Coulon. Hervé Poncharal, le boss du team français, se tourne vers son compagnon de plus de quarante ans: « . » Ce que Guy n’a jamais voulu faire en quatre décennies de victoires dans toutes les catégories que compte le sport moto. Là, pour son dernier Grand Prix en tant que chef mécanicien, pour la deuxième victoire en MotoGP de sa carrière, la réponse fuse aussi brève que concise: « Oui, d’accord. » S’ensuit une pluie de champagne, à la hauteur d’une carrière, d’une vie totalement dévouée aux joies du deux-roues, à la passion de la technique, et aux plus hautes émotions de la compétition. Guy raccroche donc après un parcours d’une incroyable richesse. La mécanique, il est né dedans. Au mitan des années 50, sa famille tient une entreprise de travail agricole où matériel et main-d’oeuvre sont loués aux exploitations du secteur. Bien évidemment, le jeune Coulon est fasciné par les engins qui peuplent les hangars. Avec son Meccano®, il s’évertue à reproduire les moissonneuses-batteuses et autres tracteurs. « Très vite, j’ai été confronté aux vraies machines, notamment lorsque nous avons dû les adapter à de nouvelles fonctions. » À douze ans, il maîtrise la plupart des outils courants. Dont le poste à souder. C’est également à cette époque qu’il est, pour la première fois, en contact avec les sports mécaniques. Une sortie familiale aux 24 Heures! » Et tout de suite se fait le lien avec sa maîtrise de l’outillage: « . » Sans en avoir jamais vu un en vrai, ce qui le pousse à créer une direction sur le modèle des crémaillères utilisées sur les tracteurs, qu’il taille à la lime dans une barre d’acier. Peu de temps après, une 175 Motobécane achetée d’occasion vient rejoindre le karting pour écumer les champs avoisinants.
