L’art de traverser les siècles
Les momies, tout particulièrement celles des pharaons, sont de véritables objets de fascination… Il faut dire qu’elles témoignent d’un art unique de défier la mort, porté à son apogée au Nouvel Empire, au point que certains souverains ont conservé sous leurs bandelettes un aspect saisissant. « Le miracle de la momification, c’est qu’on a en face de soi une personne », souligne le radiologue Roger Lichtenberg. Appelé au chevet de Ramsès II, « soigné » en France en 1976, il se souvient de son émotion face aux traits expressifs de ce « grand monsieur ». Plus sévère, l’égyptologue Gaston Maspero lui trouvait en 1886 « une expression peu intelligente, peut-être légèrement bestiale », malgré « un air de majesté souveraine »…
Cet art antique des embaumeurs, passeport tant rituel que scientifique pour l’éternité, égyptologues et spécialistes s’échinent à en percer les secrets. Leur enquête débute avec les premières séances de démaillotage de momies, siècle. À son comble après la mise au jour des dépouilles royales en 1881 dans la cache TT320 (voir p. 74), puis la découverte du tombeau de Toutankhamon en 1922, cet engouement est relancé par les avancées technologiques et la découverte de nouvelles tombes en 2006 et en 2012 – sans « débandelettage-exhibition » cette fois.
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