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Eric Caumes : « Nous courons après l’épidémie au lieu d’être dans l’anticipation »

Surtout, gardez votre francparler », lui avait demandé EmmanuelMacronlors d’une réunion à l’Elysée en mars. Depuis, Eric Caumes respecte scrupuleusement la consigne présidentielle. Chef du service des maladies infectieuses et tropicales à la Pitié-Salpêtrière, à Paris, l’infectiologue a été tout au long de l’épidémie l’une des voix les plus libres et écoutées dans les médias. L’homme peut être aussi critique sur ses confrères antisystème Didier Raoult ou Christian Perronne qu’envers les autorités. Dans Urgence sanitaire, dont L’Express publie des extraits en avant-première (voir page 19), Eric Caumes se montre fidèle à son style, aussi pédagogique que cinglant. Sans langue de bois, le professeur nous livre son analyse de l’évolution de la pandémie de Covid-19, évoque les errements français et épingle Didier Raoult, Jérôme Salomon ou Jean-François Delfraissy.

On constate une fronde grandissante contre les mesures destinées à contenir l’épidémie. Faut-il s’en inquiéter ?

Il y a un problème de perte de confiance qui est absolument catastrophique quand on doit gérer une épidémie en population générale. Et, en même temps, cette défiance s’explique assez bien, avec la multiplication des injonctions paradoxales, le manque de transparence et les incohérences dans le discours des autorités depuis le début de la crise. Par exemple, le masque était obligatoire en extérieur dans certaines localités pendant l’été, sans réelle justification scientifique. Et, dans le même temps, il n’a été imposé qu’à partir du 1 septembre dans toutes les entreprises, où il est pourtant indispensable. On stigmatise les cafés et leurs terrasses, mais on ne traque pas les clusters là où ils continuent de se former, dans les lieux clos – entreprises, universités, maisons de retraite, hôpitaux… Le gouvernement affrme que

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