Rowling suit les pas de Rushdie
ingt-six ans après (1932), (1958) d’Aldous Huxley dressait un bilan amer du chemin parcouru par notre humanité. Il constatait, en particulier, qu’elle avait emprunté, bien plus vite qu’il ne l’avait prévu, les voies d’une servitude radicale. Cause de cet effacement de la liberté: la mise en œuvre massive, quasi industrielle, des instruments de contrainte qu’il avait décrits dans « Le contrôle presque parfait exercé cependant écrit avant Hitler et Staline, avait été plus lucide que : « La société décrite dans est dominée presque exclusivement par le châtiment et la crainte du châtiment. » Le stalinisme finissant offre ainsi l’exemple très d’une « dictature démodée ». Enfoncé, Orwell. Si toutes les prédictions de Huxley ne se sont pas réalisées (nous avons fait bien pis qu’il ne le redoutait), cette domination des « attitudes positives » outillée par une rhétorique impitoyablement radieuse a incontestablement imprégné le demi-siècle suivant. Même les plus affranchis d’entre nous en sont tout corsetés. La rhétorique du Bien étant notre liquide amniotique, nous ne savons plus que nous y baignons. Relire Philippe Muray, que Perrin réédite en collection de poche, produit un léger choc: quinze ans après, rien n’a changé. Le verbiage lénifiant dont il décryptait le vocabulaire avec l’ironie du désespoir est toujours aussi vivace. Nous y clapotons toujours aussi mollement.
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