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Les cent jours qui ont fait tomber Donald Trump

Donald Trump est superstitieux. Très superstitieux. A l’approche du 3 novembre, le président américain a voulu recréer les circonstances de sa victoire surprise de novembre 2016. Autour de lui, il a rappelé l’équipe qui l’épaulait voilà quatre ans : la conseillère Hope Hicks, le jeune idéologue Jason Miller, ou encore l’activiste conservateur David Bossie. Pour son dernier discours, à Grand Rapids (Michigan), dans la région des Grands Lacs – la ville où il avait achevé sa campagne il y a quatre ans –, Trump s’est lancé dans une ultime tirade accusatrice contre la corruption supposée de son adversaire Joe Biden. Un registre identique, presque mot pour mot, à celui employé contre Hillary Clinton en 2016. A l’époque, ses attaques avaient fait mouche. Mais 2020 n’est pas 2016. Et l’ancien vice-président de Barack Obama n’a jamais été détesté comme le fut l’ex-secrétaire d’Etat du premier président noir. Loin de là.

Donald Trump a donc raté sa cible. Et perdu le sixième sens politique qui l’avait conduit, naguère, à parler sans filtre à cette Amérique abandonnée par les élites de la côte est et de la Silicon Valley, terrifiée par la dés industrialisation, l’immigration et le recul des valeurs conservatrices. Cette fois, son instinct n’a pas suffi. Ce qui a conduit à la défaite du président sortant, inespérée par les démocrates les plus pessimistes et pourtant inéluctable tant ses foucades incessantes ne lui ont pas permis, finalement, d’élargir sa base électorale au-delà des fans de la première heure. Avec 47,7 % des suffrages, près de 71 millions de voix et 214 grands électeurs (chiffres du 9 novembre), Donald Trump doit se rendre à l’évidence : le 46e président des Etats-Unis sera démocrate. Et il se nomme Joe Biden.

Jusqu’à la dernière minute, Trump, adepte du autrement dit, de la méthode Coué – a continué de croire en sa victoire. Pourtant, cent jours avant l’élection, tous les indicateurs viraient déjà au rouge pour le milliardaire new-yorkais. Les sondages ? Ils le situaient 10 points derrière Biden, un écart qu’aucun président sortant n’a jamais eu à affronter. Sa stratégie ? Balayée par

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