Super Mario

i les modernistes ont fait évoluer le mobilier dans les décennies qui ont suivi la Première Guerre mondiale, il a fallu attendre le début des années 70 pour que le canapé de Mario Bellini (1970, B&B Italia), le de Cini Boeri (1968, Arflex), ou le de Michel Ducaroy (1973, Ligne Roset), toujours commercialisés. Parmi ces hérauts d’un nouvel art de vivre, on redécouvre, à l’occasion des 50 ans du canapé le travail du designer romain Mario Marenco (1933-2019). Au début des alors qu’il vient de le dessiner, sorte de nuage d’appartement aux formes généreuses, ce joyeux drille prend un virage à 180°. Comédien, humoriste, acteur, auteur de télévision, architecte et designer, il multiplie les interventions. Il avait pourtant démarré de manière traditionnelle: diplômé d’architecture à Naples, en 1957, il ouvre son agence d’architecture et de design après avoir obtenu des bourses pour étudier à Chicago et à Stockholm. Pour développer le meuble susdit, l’éditeur Arflex imagine un système révolutionnaire de fixation des coussins du dossier et de l’assise à la structure du canapé (les coussins sont « enfilés » sur une structure métallique qui garantit la résistance à l’usage; chaque élément est rembourré et revêtu séparément de polyuréthane indéformable de différentes densités). Un modèle modulaire qui sera décliné en fauteuil et ottoman, en sofa deux ou trois places avec ou sans accoudoirs. Un produit au confort inégalé, qui bénéficie du savoir-faire d’Arflex en matière de mousse synthétique. S’il est méconnu hors d’Italie, Mario Marenco a collaboré avec les plus grands éditeurs. Il a notamment dessiné la suspension (1968, Artemide), le fauteuil (1984, Poltrona Frau) et des stands d’exposition pour des constructeurs automobiles italiens. Un bouillonnement qui mérite d’être redécouvert…