UNE ŒUVRE AUX CONTOURS FLOUS
la vie de Rimbaud se prête aux controverses, son œuvre invitait, hélas, aux falsifications. Et pour cause ! Le poèteet a éparpillé le reste de sa production sur des feuilles éparses laissées chez divers amis et correspondants, ce qui a posé bien des problèmes à Verlaine quand il s’est agi de la rassembler. Résultat : l’œuvre de Rimbaud présente encore aujourd’hui des contours flous. Répartie en des ensembles plus ou moins arbitrairement constitués par la critique, elle a été parasitée par des poèmes attribués douteux et des faux avérés (la navrante , qui empuantissait les Pléiade Rimbaud jusqu’à la dernière édition, ou encore la fameuse , dix pages de prose dans le style ). Cette œuvre est surtout grevée d’absences : les fameux textes perdus, innombrables. , , ou encore , décrite par l’ami Delahaye comme des proses où Rimbaud, dans la lignée des , entendait saisir dans leur vérité diverses périodes historiques. Mais ces textes perdus ouvrent aussi une part de rêve : peut-être dorment-ils dans quelque grenier ardennais, londonien ou parisien, attendant leur découvreur ? Après tout, Verlaine a bien cru les perdues pour toujours…
